Comme elle s’y était engagée le 8 août 2014, lors de la fermeture de l’unité d’oncologie pédiatrique de l’hôpital Raymond-Poincaré, l’AP-HP présente un bilan sur l’état de la prise en charge des patients de la file active de l’unité.
Pendant tout l’été, le Pr Bertrand Chevallier, chef du pôle de pédiatrie du groupe hospitalier et chef de service de pédiatrie à l’hôpital Ambroise Paré, a consacré toute son énergie à orienter et proposer à tous les patients de la file active des prises en charge permettant d’assurer la continuité des soins. Ces dernières tenaient compte des souhaits des familles, de l’état de santé des patients, de leur schéma thérapeutique, du degré d’avancement de leur traitement, dans la continuité des protocoles déjà engagés.
L’AP-HP a fait appel au réseau des oncologues pédiatres de l’hôpital Trousseau, de l’Institut Curie, de l’Institut Gustave Roussy pour estimer la gravité des situations, traiter les cas les plus urgents, et s’assurer de l’expertise des équipes choisies par certaines familles. Le travail du Pr Chevallier et de ses équipes s’est, dans certains cas, déroulé dans des conditions difficiles.L’AP-HP a été amenée à saisir à plusieurs reprises le Conseil de l’Ordre des Médecins pour des comportements contraires à la déontologie.
La file active de l’unité se compose de 35 patients mineurs, qui avaient été accueillis en consultation, en hospitalisation de jour ou complète depuis le 1er juin 2013. Parmi ces 35 patients, 9 sont atteints d’une pathologie non cancéreuse et ne nécessitent pas de soins réguliers, 1 est atteint d’une pathologie non cancéreuse et nécessite un traitement périodique à l’hôpital, 25 sont atteints d’une pathologie cancéreuse nécessitant des soins réguliers. A ce jour donc, 26 patients mineurs nécessitent des soins :
- Sept patients sont pris en charge au sein d’un hôpital de l’AP-HP : à Paul-Brousse pour de grands adolescents, ce qui permet d’assurer la meilleure transition pour leur suivi à terme ; les autres dans les hôpitaux Necker, Trousseau, Ambroise-Paré ;
- Sept familles ont fait connaître leur préférence pour un suivi au sein d’un centre hospitalier de province. L’AP-HP a assuré, outre le transfert des dossiers médicaux, des échanges entre l’équipe désormais chargée de la prise en charge de l’enfant et le réseau des oncologues pédiatres mobilisés pour assurer le meilleur suivi possible de la file active ;
- Deux patients se sont vus proposer une prise en charge relevant plus spécifiquement de Centres de Lutte Contre le Cancer (CLCC): un à l’Institut Curie, un à l’Institut Gustave Roussy ;
- Quatre patients sont pris en charge en réseau entre les Centres de Lutte contre le Cancer et les autres hôpitaux franciliens ;
- Un à l’étranger ;
- Deux familles ont expressément demandé, après avoir été reçues en consultation, que la continuité des soins soit assurée uniquement par le Dr Delépine ;
- Deux ont indiqué vouloir être suivis par un médecin de ville ;
- Un patient n’a pas encore exprimé de choix quant à l’équipe médicale souhaitée pour son suivi, malgré les très nombreuses démarches du Pr Chevallier et de ses équipes à son égard. L’AP-HP s’est assurée qu’il n’y ait pas d’indice d’urgence pour une prise en charge hospitalière et a réitéré pour ce patient ses propositions de suivi à la famille.
Par ailleurs, il s’est avéré que l’unité prenait ces dernières années en charge des patients adultes alors qu’elle n’en avait pas l’autorisation. 101 patients adultes ont été identifiés dans la file active, avec des situations très variables. L’AP-HP a pris contact avec chaque patient pour leur proposer, s’ils le souhaitaient, un suivi dans le service d’oncologie du Pr Morère à l’hôpital Paul-Brousse. 13 d’entre eux ont demandé à ce que leur dossier y soit transféré. Les contacts se poursuivent avec les autres. Les engagements de l’AP-HP ont été tenus et les décisions adaptées au fur et à mesure qu’étaient exprimés les volontés des familles dans le cadre de la nouvelle organisation. L'AP-HP a tenu informée l'Agence Régionale de Santé Ile de France de l'ensemble des actions mises en œuvre. Pendant toute cette période, le professionnalisme et la déontologie du Pr Bertrand Chevallier, des oncologues pédiatres, des personnels paramédicaux de l’AP-HP et de toutes les institutions qui se sont mobilisées en appui ont été exemplaires. Chacun a veillé, dans des conditions souvent difficiles avec des familles dont il comprenait la détresse, à assurer non seulement la bienveillance nécessaire mais toute la compétence, le professionnalisme et les qualités de rigueur indispensables pour garantir aux enfants et à leurs familles la meilleure qualité des soins.