Mis à jour le 02/03/2015

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Les bienfaits d’une nouvelle molécule pour l’angioplastie coronaire

Cardiologie : une équipe de chercheurs français associant l’AP-HP et l’Inserm, met en évidence les bienfaits d’une nouvelle molécule dans la réduction des complications de l'angioplastie coronaire avec stent. C’est ce que révèle une étude publiée dans la revue « The Lancet ».

Menée par le Pr Philippe Gabriel Steg, de l'hôpital Bichat (AP-HP) et l’équipe de recherche affiliée au Département Hospitalo-Universitaire FIRE, à l’Université Paris-Diderot et à l'Unité Inserm U-698, l’étude a porté sur plus de 24 000 patients traités par angioplastie et sur un nouveau traitement antiplaquettaire injectable inhibant la formation des caillots de plaquettes, le cangrelor.

Les chercheurs ont analysé la totalité des résultats obtenus avec ce nouveau traitement comparé au traitement conventionnel. Ce nouveau médicament, fabriqué par The Medicines Company, n'est pas encore approuvé pour l'utilisation clinique et est encore expérimental.

L'angioplastie coronaire avec stent consiste à dilater, à l'aide d'un cathéter à ballonnet, les dépôts qui rétrécissent le calibre des artères du cœur, puis à placer un grillage métallique, appelé stent, dans l'artère, de façon permanente. Cette technique interventionnelle est réalisée sous anesthésie locale, sans chirurgie et est devenue la principale technique pour revasculariser les artères des patients souffrant d'angine de poitrine ou d'infarctus du myocarde. On estime qu'il est réalisé environ 120 000 angioplasties par an en France.

Malgré les bons résultats de cette technique, elle peut être associée à des complications, essentiellement dues à la formation de caillots dans les artères pendant ou après la procédure. Pour cette raison, les angioplasties sont réalisées sous couvert d'un traitement anticoagulant et antiplaquettaire qui vise à inhiber puissamment la formation de caillots.

Les résultats de l’étude, présentés ce jour le 3 septembre au Congrès Européen de Cardiologie d'Amsterdam, montrent une réduction significative d'environ 1/5 (3,8% contre 4,7%) des complications les plus graves de l'angioplastie (décès, infarctus, revascularisation urgente et formation de caillot dans les stents) et, en particulier, une réduction de 40% du risque de formation de caillot dans les stents grâce à cette nouvell e molécule. Ces bénéfices sont obtenus dès 48 heures et se confirment 30 jours après l'angioplastie. Ils sont concordants pour les différents groupes de patients étudiés. « Cette découverte pourrait constituer un progrès thérapeutique important pour les patients devant être traités par angioplastie coronaire avec stent et offrir de nouvelles perspectives de traitement encore plus efficace et plus sûr. » indique le Pr Steg du service de cardiologie de l’hôpital Bichat à Paris.

  •  Source : Steg PG, Bhatt DL, Hamm CW et al. Effect of cangrelor on periprocedural outcomes in percutaneous coronary interventions: a pooled analysis of patient-level data. The Lancet 2013 (sous presse)
  •  Contact chercheur Professeur Steg, Département de Cardiologie, Hôpital Bichat, 46 rue Henri Huchard, 75018 Paris France Tél: +33 1 40 25 86 68 - courriel: gabriel.steg@bch.aphp.fr
  • Affiliations: Hôpital Bichat, Département Hospitalo-Universitaire FIRE, Université Paris Diderot, INSERM U-698
  • L'étude citée a été menée avec le soutien de The Medicines Company.