La Direction Générale a confié en avril 2014 une mission d’appui à Philippe Castets, directeur du Système d'Information -SI- des Hospices civils de Lyon, afin d’évaluer à l’AP-HP la situation du Système d’ Information et plus particulièrement le déploiement du Système d’Information Patient « Orbis » qui à ce jour n’a été mis en place dans aucune structure de taille équivalente à celle de l’AP-HP.
Le SI patient est un projet fédérateur pour l’institution et sa communauté médicale comme en témoigne l’intérêt porté aujourd’hui à ce sujet par tous les participants à la réunion de la Commission Médicale d’Etablissement. Le SI patient doit permettre à l’AP-HP d’améliorer la qualité et la sécurité des soins et le quotidien des professionnels tout en contribuant à l’efficience hospitalière. Ce système d’information patient doit par ailleurs être à la hauteur des exigences du plus grand centre hospitalo-universitaire d’Europe qu’est l’AP-HP.
« Orbis » est actuellement en cours de déploiement dans trois hôpitaux pilotes de l’AP-HP -Ambroise Paré, Bicêtre et Tenon- ainsi que plus partiellement dans les hôpitaux Antoine-Béclère, Saint-Antoine, Louis-Mourier, Necker- Enfants malades, Henri-Mondor. Le montant des investissements sur ce projet sont estimés à 130 millions d’euros sur la période 2008-2017 dont environ la moitié a été consommée à ce jour.
Quel bilan à ce jour ?
« Orbis » modifie positivement les modes d’organisation dans les services ou il a été mis en œuvre, grâce notamment au partage de l’information médicale. Des points de préoccupations sont néanmoins apparus, comme un retard de déploiement par rapport au calendrier initial : dans les trois sites pilotes moins de la moitié du périmètre fonctionnel est opérationnel et seulement 10% de la cible « lits complexité* » est atteinte. Par ailleurs certaines fonctionnalités comme la mobilité ou les parcours de soins ne sont pas programmées dans le marché en cours.
Un point d’étape fin 2015
Il apparait essentiel de déployer intégralement « Orbis » dans plusieurs groupes hospitaliers avant de trancher sur la stratégie globale. Il est en effet nécessaire de vérifier l’efficacité du système sur le terrain et de s’assurer de sa capacité à « tenir la charge ». De fait, une échéance a été fixée à la fin 2015 pour dresser le bilan complet qui permettra de faire des choix sur l’avenir. D’ici cette date, des orientations vont être mises en œuvre sur les domaines où les perspectives sont claires.
Quelles orientations pour l’avenir ?
- Changer le mode de pilotage avec notamment la création d’une nouvelle direction des systèmes d’information qui permettra une meilleure articulation entre les équipes responsables de l’infrastructure et de la qualification et du déploiement des logiciels. Par ailleurs, elle mettra en place une cellule de veille et de prospectives pour travailler avec la communauté médicale sur le développement des outils numériques nécessaire pour « l’hôpital de demain ».
- Accélérer la diffusion d’Orbis dans la totalité de ses solutions, en commençant par les groupes hospitaliers où les déploiements étaient déjà engagés. Il y aura une augmentation des ressources consacrées à l’accompagnement, une mobilisation accrue des équipes locales ainsi que de la mise en place d’une communication régulière et des dispositifs de conduite du changement. Les infrastructures tant en local qu’au niveau central seront améliorées (postes de travail, réseaux,…).
- Des actions seront engagées dans les prochaines semaines pour mettre en place le plus rapidement possible une identification unique des patients, indépendamment du déploiement progressif d’Orbis. Il s’agit d’un objectif prioritaire institutionnel, réglementaire et technique.
- Dans le même temps, des études sur les solutions d’interopérabilité pouvant être mises en place dès 2015 seront menées afin d’organiser la communication avec les autres systèmes existants. Ces travaux seront par ailleurs essentiels pour la future articulation de l’AP-HP avec ses partenaires, notamment dans le cadre du projet très innovant de territoire de santé numérique autour de l’hôpital de Bicêtre, Terris@nté.
- Permettre aux SI existants, s’ils répondent aux besoins et peuvent communiquer avec « Orbis » d’exister et de se connecter. Les membres de la Commission Médicale d’Etablissement ont salué l’exercice et la démarche de transparence engagés sur ce dossier. Les débats en séances ont notamment porté sur les ressources à affecter à ce sujet stratégique pour l’institution et sur l’intérêt à assurer dans la durée la réponse aux besoins de demain.
* pondération du nombre de lits déployés par la complexité relative des modules déployés.