Efficacité d'une anticoagulation prolongée en prévention primaire de la maladie thromboembolique veineuse au cours de l'anémie hémolityque auto-immune : étude prospective, de phase II, randomisée, multicentrique – API-AHAI
API-AHAI
CHU Dijon Bourgogne
AUDIA Sylvain
Centre Hospitalier Universitaire Dijon Bourgogne
Patients
Inclusions en cours
À propos
La maladie dont vous êtes atteint, l’anémie hémolytique auto-immune (AHAI), peut se compliquer d’une maladie thrombo-embolique veineuse (MTEV), c’est-à-dire une phlébite (caillot sanguin dans une veine des membres inférieurs) et/ou d’une embolie pulmonaire (caillot sanguin dans une veine pulmonaire) de façon fréquente. Dans une étude rétrospective menée dans le CHU de Dijon, nous avons observé que la MTEV pouvait survenir jusque dans 20% des cas sans que l’on puisse prédire le risque de survenue sur des données cliniques ou biologiques.
Depuis de très nombreuses années, l’anticoagulation préventive par héparine de bas poids moléculaire (HBPM) comme l’enoxaparine, a montré son intérêt pour diminuer le risque de survenue de MTEV chez les patients hospitalisés.
Au cours de l’AHAI, une HBPM est utilisée lors de l’hospitalisation du patient, mais nous n’avons pas de données pour savoir s’il y a un intérêt à poursuivre cette anticoagulation à la sortie d’hospitalisation.
C’est pour répondre à cette question que cette étude est menée.
Pour plus de commodités et éviter les injections sous cutanées d’HBPM à la sortie d’hospitalisation, nous avons opté pour un traitement anticoagulant oral, l’apixaban en 2 prises. Ce médicament est déjà utilisé pour prévenir la MTEV dans de nombreuses autres situations comme la chirurgie orthopédique par exemple. Plus récemment, il a montré son intérêt et sa bonne tolérance pour prévenir la survenue d’une MTEV chez des patients atteints de cancers.
Le risque de MTEV au cours de l’AHAI étant augmenté dans les 3 mois qui suivent le diagnostic ou la rechute, la durée totale d’anticoagulation dans le bras interventionnelle de l’étude sera de 12 semaines.
Dans le bras standard, l’anticoagulation ne sera proposée, comme cela se fait actuellement, que lors de la période d’hospitalisation. Cette attitude se justifie puisque 80% des patients atteints d’AHAI ne présentent pas de MTEV.
Cette étude permettra à terme de déterminer si le fait de prolonger l’anticoagulation par apixaban chez les patients atteints d’AHAI permet de réduire le risque de MTEV et si ce traitement est bien toléré. Ceci permettra d’améliorer à l’avenir la prise en charge des patients atteints d’AHAI.
Cette étude cherche également à mettre en évidence des facteurs prédictifs de MTEV à la fois clinique, ce qui nécessite un examen clinique régulier, et biologique ce qui va nécessiter des prélèvements sanguins supplémentaires à ceux habituellement réalisés dans le cadre de la prise en charge de votre maladie.
Il s’agit d’une recherche interventionnelle (c’est-à-dire que vous allez potentiellement recevoir un traitement, l’apixaban) randomisée (c’est-à-dire qu’il y aura un tirage au sort) réalisée dans plusieurs centres hospitaliers en France
Critères d'inclusion:
- Patient âgé de 18 ans et plus
- Patient présentant un diagnostic d'anémie hémolytique auto-immune primaire ou secondaire (infections, maladies hématologiques, maladies systémiques), selon les critères suivants critères :
- Hémoglobine <12 g/dL
- et diminution de l'haptoglobine (<0,4 g/L)
- et test direct à l'antiglobuline positif (test de Coombs direct) (IgG +/- C3d)
- Patient récemment diagnostiqué ou en rechute
- Patient dont l'espérance de vie est estimée à plus de 6 mois
- Patient ayant fourni un consentement libre, écrit et éclairé
Critères d'exclusion:
- Patients présentant une thrombo-embolie veineuse symptomatique immédiate, confirmée par un complément approprié examens (Doppler veineux des membres inférieurs, angioscanner thoracique ou pulmonaire scintigraphie).
- Patients sous anticoagulation curative (maladie thromboembolique veineuse, auriculaire fibrillation)
- Patient sous double traitement anti-agrégation
- Patient présentant une hémorragie active
- Patient présentant une affection ou une lésion connue et présentant un risque d'hémorragie
- Patient ayant subi un AVC ischémique avec transformation hémorragique dans les 6 mois précédents à l'inclusion
- Patient sous anticoagulation préventive pendant 14 jours ou plus
- Patient présentant une contre-indication à l'apixaban :
- Hypersensibilité connue à la molécule ou à l'un des excipients,
- thrombocytopénie < 100 G/L,
- insuffisance rénale (débit de filtration glomérulaire < 30 ml/min/1,73 m²)
- Maladie hépatique active (insuffisance hépatique définie par le facteur V1.5 < 50% or INR >, ALT) altitude (> 2 fois la limite supérieure de la normale)
- Patients recevant simultanément des inducteurs du CYP3A4 (rifampicine, phénytoïne, carbamazépine, phénobarbital, millepertuis) ou inhibiteurs du CYP3A4 (antifongiques azolés, VIH) inhibiteurs de protéase), si ces traitements ne peuvent être interrompus ou modifiés
- Patients présentant une contre-indication à l'énoxaparine :
- allergie au médicament
- antécédents de thrombocytopénie induite par l'héparine
- Patient présentant un AHAI lié à l'agglutinine froide (ADT C3D positif) seul avec identification des agglutinines froides)
- Patient présentant des troubles sévères de l'hémostase :
- hypofibrinogénémie < 2 g/L,
- coagulation intravasculaire disséminée (allongement de l'APTT > 1,2 et PT< 50 %), et <100 G/L, and D-Dimer >thrombocytopénie (500 µg/L)
- hémophilie
- Patient dont l'état clinique nécessite une hospitalisation en unité de soins intensifs
- Patient ayant déjà participé à l'étude
- Patient non affilié à l'assurance maladie nationale
- Patient sous protection légale (curatelle, tutelle)
- Patient faisant l'objet d'une mesure de protection légale
- Femmes enceintes, parturientes ou allaitantes
- Patiente présentant une capacité physiologique à procréer (ayant eu ses premières règles) menstruelles et non ménopausées et ne présentant pas de stérilité permanente (hystérectomie, salpingectomie bilatérale, ovariectomie bilatérale)) et incapable d'avoir une efficacité contraception (c'est-à-dire fournie par un contraceptif oral à base d'œstrogènes et de progestatifs) ou progestatif, un implant contraceptif, un dispositif intra-utérin ou une ligature des trompes)
- Patient majeur qui n'est pas en mesure de donner son consentement
Établissement(s) recruteur(s)
AP-HP - Hôpital Henri Mondor-Albert Chenevier
51 avenue Mal de Lattre de Tassigny
94010 CRETEIL CEDEX
France